À la coopérative : 80% de produits locaux et en circuit court
Depuis l’ouverture de la boutique en novembre 2016, les rayons de Supercoop proposent en grande majorité des produits locaux et en circuit court. Pourquoi pas 100% d’approvisionnement local ? Parce que la logistique n’est pas toujours une mince affaire. Et aussi parce que le tout local veut dire plus de café ni de bananes, pour ne citer qu’eux. Comment ça marche, le choix des produits à Supercoop ? Explications.
Face à la grande distribution, les alternatives s’organisent
Aujourd’hui en France, 75% des achats alimentaires se font actuellement via la grande distribution. Or, les supermarchés et hypermarchés ne se fournissent pas toujours au plus près, chez les producteurs, agriculteurs ou éleveurs de leur région.
À Supercoop, 80% des produits viennent des environs de Bordeaux, soit dans un rayon de 300 kilomètres. C’est un mode d’approvisionnement exigeant, mais inscrit dans les fondements de la coopérative. D’ailleurs, le succès des alternatives au supermarché (AMAP, ruches, magasins de producteurs, drives fermiers…) montre qu’il existe une véritable demande pour un autre système que celui de la grande distribution. Et que cette demande va croissant.
Oui, nombreuses sont les personnes qui souhaitent consommer des produits locaux et en circuit court, parce qu’ils sont perçus comme plus frais, plus authentiques. Notre supermarché coopératif veut répondre à cette demande.
L’approvisionnement est un sacré chantier à Supercoop. Coordonné par les deux salariés de la coopérative, il reste majoritairement géré par les coopérateurs du cercle Achats… Qui sont donc bénévoles.
Au supermarché coopératif, priorité aux produits locaux et en circuit court
Chaque fois que c’est possible, nous privilégions le local et le circuit court.
Mais au fait, ça veut dire quoi, exactement ? Ces deux notions sont souvent confondues. Or un produit local n’est pas forcément distribué via un circuit court : les intermédiaires entre le producteur et le consommateur peuvent malgré tout se multiplier, et rallonger la chaîne, même si le produit ne parcourt pas de grandes distances.
Le Ministère de l’Alimentation définit le circuit court comme « un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire ».
Chez Supercoop, nous essayons au maximum de combiner le local et le circuit court ! Notre supermarché coopératif a passé des contrats avec des producteurs locaux, situés au maximum dans un rayon de 300 kilomètres autour du magasin. Ces producteurs ont l’habitude des modes de distribution alternatifs au supermarché : beaucoup travaillent avec des AMAP, des ruches… La coopérative est une étape supplémentaire sur leur tournée de livraison, qui a lieu environ deux fois par semaine (tout dépend des produits concernés).
Parce que nous donnons la priorité aux produits locaux et en circuit court, nous pouvons proposer à nos membres du frais et de la qualité, tout au long de l’année. Par ce biais, la coopérative limite aussi son impact environnemental, en évitant d’importer des marchandises alors qu’elles sont disponibles à proximité.
Pourquoi recourir à un groupement de producteurs bio ?
Dans l’idéal, nous traiterions en direct avec un bel éventail de petits producteurs qui viendraient nous livrer en personne leurs produits fraîchement cueillis. Dans les faits, les choses ne sont pas toujours aussi simples : gérer l’approvisionnement et la logistique est un sacré casse-tête !
Nos volumes de commande ont rapidement dépassé ce que certains agriculteurs pouvaient nous fournir. Et venir livrer deux fois par semaine à Bègles n’est pas la solution la plus simple pour un maraîcher du Lot-et-Garonne. Pour simplifier et sécuriser nos approvisionnement, nous avons donc fait appel à Loc’Halle Bio (LHB) et aux Halles Bio d’Aquitaine (HBA), deux plateformes de distribution basées au MIN de Brienne (près de la gare de Bordeaux).
Ce sont certes des intermédiaires, mais aussi un sacré service rendu aux producteurs, qui ne peuvent pas être à la fois sur leur exploitation et en tournée de livraison (encore moins dans les embouteillages !)
Les produits n’en sont pas moins bio, frais, et cultivés près de chez nous (à moins de 150 kilomètres de Bordeaux). La seule chose qui change, c’est que nous traitons avec le groupement, pour que les producteurs aient le temps de se concentrer sur leur cœur de métier. C’est un double atout pour Supercoop, qui combine ainsi l’aspect pratique au respect de ses valeurs ! Et c’est moins de tracas pour les producteurs.
Et les produits exotiques, on en parle ?
Supercoop ne se revendique pas 100% local : en effet, certaines denrées que nous affectionnons ne peuvent être produites chez nous. Citons par exemple le café, le thé, le chocolat, les agrumes ou encore les bananes, dont nos coopérateurs raffolent. Faut-il ou non vendre ces produits qui ne poussent pas dans la région ? Vu leur succès sur les étals, notre supermarché participatif a fait le choix de commercialiser certains d’entre eux. Mais pas n’importe comment !
Parlons par exemple du quinoa. Dans un rayon de 300 kilomètres autour de Supercoop, il n’y a aucun producteur de quinoa. Mais beaucoup de coopérateurs en mangent, et s’ils ne l’achètent pas au supermarché coopératif, ils devront l’acheter ailleurs…
Dans un premier temps, le cercle Achats avait trouvé des producteurs en Anjou. Mais les volumes de commande étant faibles, les frais de livraison égalaient pratiquement le prix de la marchandise ! Or, des tarifs abordables font partie des engagements de la coopérative. Il a donc été décidé de commander un quinoa bio et éthique en provenance d’Amérique du Sud.
Pour d’autres produits, l’approvisionnement dans un autre pays est un choix délibéré. Notre huile d’olive, par exemple, vient de Grèce. Pourquoi ? Il y a beaucoup plus près ! Oui, mais chaque année, Sylvain Gicquel, coopérateur à Supercoop, se rend dans le petit village de Pantanassa, dans le Péloponnèse. À chacun de ses voyages, il aide les villageois à récolter les olives et à les presser, pour nous ramener une huile incroyablement fruitée. Il fait donc d’une pierre deux coups ! Un jour, Sylvain espère pouvoir acheter ou affréter un bateau pour relier la Crète et le port de Bègles, situé non loin du supermarché coopératif. Ce sera une belle histoire, que nous espérons pouvoir vous raconter plus tard !
Un supermarché, des valeurs
La politique commerciale de Supercoop s’articule autour de 6 exigences prioritaires :
- Une démarche environnementale exemplaire ;
- Des prix inférieurs d’au minimum 10% par rapport à la concurrence ;
- La proximité ;
- Le circuit court ;
- Une logistique efficace ;
- L’éthique.
Notre objectif de 80% de produits bio et de 80% d’approvisionnement local correspond à nos valeurs. Mais nous souhaitons que chacun s’y retrouve dans les rayons de Supercoop, et trouve les produits dont il a besoin au quotidien, même si certains doivent venir de loin. Nous veillons alors à ce que tous les critères de qualité soient respectés !
Article écrit en collaboration avec Simon Mutelet, étudiant à l’École Supérieure du Digital.
Super article!! Il a parfaitement répondu à ma question sur la distinction entre local et circuit court, et explique vraiment bien votre démarche. Très agréable à lire aussi. Merci !